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Mon égo, l’IA, et le secteur quaternaire

Chez Tymate, depuis qu’on explore le potentiel des applications génératives basées sur les intelligences artificielles du même nom, nous sommes confrontés aux perspectives de changement que cela génère, pour notre métier en premier lieu, mais aussi pour tous ceux de nos clients, et pour la société en général.

Écrit par Marc-Antoine le

Certifié "IA Free"

J’annonce que cet article a été rédigé sans aucune assistance de solution LLM. Non que je ne les utilise pas, ce sont des outils dont il serait irréfléchi de se passer aujourd’hui.  

Mais je pense fondamentalement qu’ils ne sont pas appropriés dans certains contextes, en l'occurrence pour exprimer une réflexion personnelle qui serait forcément influencée par leurs propositions biberonnées aux prompts pléonastiques. 

Car n’oublions pas qu’à l’heure actuelle les LLM ne restent que des machines qui ont appris à faire des phrases, sans aucun raisonnement, sans compréhension humaine du monde et sans aucun sens commun (Merci du rappel Thomas Gerbaud 👊)

Ce n’est que mon avis, et il faut y associer un postulat qui a son importance : j’ai la chance d’aimer écrire. Cela aide beaucoup à s’émanciper d’un concours technologique dans cet exercice particulier. En bref, j’ai la prétention de croire que je peux faire mieux (dans cet exercice je le répète, parce que s’il s’agissait de dessiner j’aurais même pas lancé le brouillon) qu’une IA générative qui va dénaturer ma construction analytique et syntaxique. D’ailleurs si cet article vous semble trop long, vous pourrez en générer un résumé IA par le système proposé dans notre blog. Je suis curieux de voir le résultat, mais je vous conseille quand même l’original. Question d'égo.

Vous êtes d’accord que rien que le fait de devoir préciser que cet article est “IA Free”, une sorte de coca zéro de l’écriture, ainsi que la limite que j’auto-attribue aux solutions LLM sur une compétence que je maîtrise (en toute subjectivité), est révélateur des bouleversements que nous connaissons depuis l’émergence de la génération générative des IA, qui n’ont au final rien d’intelligent ni rien d’artificiel. 

J’ai écrit récemment un mail, certes exhaustif, à un client, pour nourrir une réflexion commune sur l’IA. Il m’a répondu  : “quel pavé ! merci ChatGPT !” J’ai été vexé. Si on ne peut plus échanger sans être soupçonné d’avoir la plume assistée, où va le monde ! 

Nous sommes des chevaux en face d’un gros tracteur 🚜

Chez Tymate, depuis qu’on explore le potentiel des applications génératives basées sur les intelligences artificielles du même nom (il existe bien d’autres typologies d’IA moins “logicielisées” à ce jour mais non moins impactantes), nous sommes confrontés aux perspectives de changement que cela génère, pour notre métier en premier lieu, mais aussi pour tous ceux de nos clients, et pour la société en général. 

Et revient systématiquement la question de l’emploi face à ces évolutions technologiques qui vont permettre, qui permettent en partie déjà d’ailleurs, de suppléer (et non de remplacer à ce jour) des emplois qualifiés dans tous les secteurs. Des exemples ? Traducteur. Professeur. Juriste. Conseiller. Graphiste. Coach. Courtier. Comptable. Agent immobilier. Développeur. Conducteur. Recruteur. Trader. Liste infinie. 

Le sociologue Alfred Sauvy a théorisé le principe du déversement, qui explique comment les besoins en compétence humaine (et donc les emplois), se sont déplacés du secteur primaire (agriculture) vers le secteur secondaire (industrie) puis le secteur tertiaire (les services). 

Il est donc naturel que le progrès - qu’il soit scientifique, technologique, sociologique -  génère une forme d’obsolescence progressive de qualifications humaines pour créer d’autres besoins en compétences qui vont servir un nouvel enjeu économique et sociétal. 

La question est : existe-t-il un secteur quaternaire ?

Vers quoi vont se “déverser”, selon le terme d’Alfred Sauvy, les besoins en compétences humaines qui seront rendus plus ou moins archaïques par les évolutions numériques majeures que nous voyons éclore sous nos yeux ?

Nous pouvons déjà conjecturer que ce qui est aujourd’hui considéré comme des emplois dits d’expertise, seront dans un futur proche moins recherchés, si ce n’est pour piloter les logiciels qui exercent ces qualifications de façon bien plus productive. Les experts vont en quelque sorte devenir des ouvriers qualifiés. Ou disqualifiés dans les scénarios les plus pessimistes. 

Bref, c’est la rétrogradation. la rétrogression. l’involution. (tu crois vraiment que chatGPT aurait trouvé des mots comme ça ? Rien ne vaut un bon DDS*). 

Nous sommes tous des chevaux en face d’un gros tracteur.

Tous Free...Lance ?

Ceci explique en partie le développement conséquent du micro-entreprenariat. Un Freelance n’est pas un employé, il doit être plus qu’un expert qualifié dans un domaine, il est aussi consultant, missionnaire, et orchestrateur humain pour sublimer le potentiel des technologies appliquées. Il engage sa responsabilité. Ce pourquoi une machine ne peut être pénalisée. Le freelance est un cheval qui sait conduire un tracteur. En attendant que le tracteur se conduise tout seul.  

Alors quel sera ce secteur quaternaire vers lequel vont se déverser nos compétences spécifiquement humaines ? J’aime à penser, comme certains économistes, qu’on va se servir de l’enjeu écologique pour dessiner ce secteur d’avenir. Revisiter et réinventer des métiers dans les 3 secteurs historiques. Une renaissance de l'agriculture raisonnée, de l’artisanat régionalisé, d’une économie circulaire entre humains tout en restant mondialisée dans l’usage des progrès technologiques. Car ces progrès, y compris l’IA, sont indispensables pour rendre la santé, l’éducation, la nourriture et l'émancipation accessibles au plus grand nombre. À ce titre l'entreprise aussi se réinvente, le "tous freelance" a trop de limites.

C’est utopiste j’en conviens. Mais c’est ça ou le chaos. D’autres diront que le chaos est indispensable pour créer un futur plus désirable. On le saura très vite. Une chose est sûre : l’intelligence artificielle ne remplacera jamais mon attrait pour les mots. Ma croyance en l’innovation positive. Mon amour pour ma famille. L’avenir est donc encore entre nos mains et celles de nos enfants. 


Écrit par

Marc-Antoine

Marc-Antoine, leader inspirant et visionnaire, incarne l'entrepreneuriat digital en tant que Co-fondateur & CEO de TYMATE et LA CORDÉE. En tant qu'Host du podcast LE BUREAU D’UX et Président APM @LilleAttentive, il promeut l'innovation, le partage de connaissances et l'excellence dans le domaine du numérique et du capital investissement Pre-Seed.

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